Dessine-moi l'avenir,
demanda l'enfant qui se tenait devant moi,
je suis pas devin ni déesse omnipotente,
me regarde pas avec ces grands yeux,
de toute façon j'vais pas t'mentir,
le mensonge y'a rien de pire,
la réalité c'est que j'en sais rien.

Il y a deux possibilités,
soit je peux te dessiner l'avenir que je souhaite,
soit celui que j'imagine,
malheureusement suivant les jours, les versions divergent plus où moins.

J'aimerais tracer des vallées enchantées d'un vert croquant,
où court des rivières translucides,
des villages heureux et paisibles où règnent le partage et la convivialité,
où malgré nos différences et nos mauvaises têtes,
on est assez à l'écoute pour cohabiter,
et même si on veux on est pas obligé de se parler,
mais bon de là à s'étriper.

On entendrait dans les cœurs,
comme sur ma tombe,
ABBA " Thank you for the musiiic ".

Quand j'ai pas la niak,
j'imagine un monde sur-technologique,
où la nature sait même plus où se foutre,
tellement l'humain prends toute la place,
où on ne sait même plus qui on est,
et comment interagir sans média artificiel,
et comme çà suffisait pas,
des catastrophes terribles,
la terre qui cri à l'aide,
et nous sourd comme des pots qui continuons,
on fonce comme le taureau à la corrida,
on se prends le foulard rouge,
et dans le pire des scénarios, où le meilleur, je sais pas trop,
tout qui pars en vrille, et c'est la mise à mort,
parfois je me demande si c'est pas ce qui peux arriver de mieux,
tout qui s'écroule.

Au moins çà permets de recommencer,
et si on est pas trop borné,
cette fois on fera plus attention,
enfin, à ce moment là je serai déjà morte et enterré.e,
et sur ma tombe il y aura écrit d'une voix sonore :
" elle aura fait ce qu'elle a pu ".

Mais je sais ce qu'elle ressent mon âme,
vas-y regarde moi dans les yeux,
je vais te dire ce que je te dessine comme avenir,
la vie qui continue comme elle l'a toujours fait,
des choses merveilleuses et du noir à broyer,
des rires et des larmes,
de la beauté à t'en exploser le cœur,
et des horreurs qui font vomir.

Des gens qui pensent comme ci,
et d'autres qui pensent comme çà,
et surtout celles et ceux qui se battent pour les valeurs auquel elle croit,
des énergies qui bougent,
des changements lents qui se précipitent,
des oreilles qui entendent et des cœurs qui s'ouvrent,
ton sourire qui croque la vie,
une datura qui pousse dans un champs de ruine,
la vie qui vie, qui vibre, qui hurle, qui ne peux pas se taire !

et là, dans un moment de répit,
au clair de lune,
tu pourras graver sur la pierre de ma tombe,
donner le meilleur de nous-même, je crois...
est une réponse à ce merdier.